Peur, Colère : Arrêtez de vous faire du mal
Peur, Colère : Arrêtez de vous faire du mal
Le thème de l’édition du festival “à la Croisée des blogs” du mois de février, auquel participe cet article, est : “Comment vivre plus sereinement son quotidien ?”
C’est Sébastien du blog Vers une vie sereine, qui organise cette édition, et vous pouvez lire ici son article de lancement.
Vivre Sereinement
Posons-nous d’abord quelques questions :
Qu’est-ce que veut dire vivre sereinement ? Qu’est-ce qu’est exactement la sérénité ?
Est-ce que les gens veulent vivre sereinement ? J’en connais qui semblent aimer être actifs, bouger, faire des tas de choses, et je ne pense pas que la sérénité soit l’état qui leur plaît le mieux.
De Gaulle disait : “Aucune illusion n’adoucit mon amère sérénité !” Il était donc visiblement serein, mais sa sérénité ne lui était pas si douce que ça.
On peut aussi apprécier la sérénité certains jours et préférer une activité débridée d’autres fois. Je ne crois pas que la sérénité tous les jours que le Bon Dieu fait, soit l’objectif de tout le monde.
La sérénité, c’est le calme. Il me semble qu’on l’apprécie beaucoup plus à certains moments, par exemple après une journée bien remplie, quand on rentre chez soi dans le silence et la quiétude du foyer, où on se vide la tête en écoutant une suite pour violoncelle de Bach. C’est surtout le contraste entre une période active et productive et un moment de calme “bien mérité”, plus passif, plus contemplatif, qui accentue le bien-être. Ça ne veut pas dire qu’on est forcément mal quand on s’active.
La sérénité c’est aussi la tranquillité. Quand on est tranquille, c’est que rien ni personne ne nous dérange. Personnellement, j’avoue aimer ma tranquillité. Ce n’est pas qu’il y ait autour de moi des choses ou des personnes qui me dérangent, mais la solitude de la lecture, de l’étude, de l’écriture me sont très agréables.
La vie n’est pas un long fleuve tranquille, tout le monde le sait. Dans la semaine qui vient de passer, pouvez-vous me dire combien de journées vous avez vécues en toute sérénité ? En toute sérénité, ça signifie sans vous stresser, sans vous énerver, sans avoir peur, sans crainte de l’avenir pour vos proches et pour vous-même.
La Peur, La Colère
Je cite la peur et la colère car ce sont les émotions négatives principales qui me semblent aller à l’encontre de la sérénité. Je pourrais ajouter d’autres émotions négatives, telles que la tristesse, la surprise, le dégoût, la honte, la culpabilité, le mépris. Ces dernières nous perturbent, nous gâchent la vie au quotidien, mais on peut très bien rester complètement calme tout en les éprouvant.
C’est pourquoi, je ne parle ici que des deux premières, la peur et la colère. Ça me permet de reformuler la question de Sébastien à ma manière : “Comment vivre chaque jour sans peur ni colère ?”
La Colère, ça fait mal
Quand j’étais un petit enfant, je rentrais dans des colères noires qui impressionnaient vraiment mes parents, je devenais rouge écarlate et restais en apnée pendant des secondes qui semblaient interminables aux adultes. J’avoue que ça me paraît incroyable, étant dans l’ensemble d’un naturel assez calme. A la réflexion, je me rappelle m’être assez souvent énervé à l’adolescence quand je bricolais, et qu’une pièce refusait de se laisser ouvrager comme je le voulais. Je balançais violemment la pièce en question par terre, ce qui me permettait d’évacuer ma colère et de reprendre mes esprits.
Je prends cet exemple à dessein pour vous montrer comment on a tendance à s’énerver contre de simples objets qui pourtant n’ont aucun pouvoir. Quand on dit : “ce clou (que je n’arrive pas à planter comme il faut) m’énerve”, c’est un abus de langage, c’est une personnalisation du clou sur lequel on rejette la responsabilité de l’énervement. En réalité, c’est nous et nous seuls qui produisons notre énervement.
D’autres raccourcis du même genre renvoient la responsabilité de notre énervement à des entités indéfinies, par exemple : “ça m’agace !”. L’interlocuteur ne sait pas ce qu’est ce “ça”. En PNL, on appelle ce type de phrase une suppression ou une omission de l’index de référence. Le sujet s’exprime et oublie de préciser les détails essentiels à une bonne compréhension de son point de vue.
Ou encore pire, quand la responsabilité est rejetée sur autrui : “il ou elle m’agace !” ou “tu m’agaces !” En PNL, on appelle ce type de phrase une distorsion de cause à effet. La cause, c’est l’autre, l’effet, c’est mon agacement.
La personne signifie que quelqu’un d’autre a un impact systématique sur ses émotions. Il se crée dans sa tête un processus de victimisation. Autre exemple : “mon patron me rend fou de rage”.
Un moyen de retrouver un peu de sérénité c’est de faire prendre conscience à la personne que ce processus aux effets négatifs est entièrement créé par son cerveau. On ne peut pas faire grand-chose quand la colère est à son paroxysme, on ne peut qu’attendre que la pression retombe. Puis, après la crise, lui faire faire des exercices de respiration profonde qui vont l’aider à retrouver son calme.
La colère est souvent une démonstration d’un constat d’impuissance. Je veux punir l’objet prétendument coupable et pour cela je le jette violemment au sol. Je veux prouver ma supériorité et je veux lui faire du mal. Mais c’est uniquement à moi que je fais du mal.
Quand la colère est dirigée vers une personne et qu’elle s’exprime violemment, soit par des mots, soit physiquement, elle fait effectivement du mal à la personne, elle peut la blesser, mais de toutes façons elle fait mal également et peut-être même encore plus à l’auteur de la manifestation de colère. Qui s’en veut après coup, et peut s’énerver cette fois contre lui.
Le recadrage (lire le recadrage en PNL) peut être une arme redoutable contre la colère. Par exemple, l’humour est capable de déstabiliser favorablement quelqu’un qui est sur le point de s’énerver, et ainsi de lui éviter de se faire du mal. Mon père me disait qu’étant tout petit, je lisais sur son visage sa colère naissante et lui disais avec un grand sourire : “rigole Papa”, ce qui avait pour résultat de le faire rire. J’avais réussi mon coup.
La Peur, ça fait mal
L’autre type d’émotion qui empêche la sérénité, c’est la peur. Une émotion ancestrale ancrée dans nos gènes, qui avait son utilité face aux dangers de la vie préhistorique, mais qui est aujourd’hui souvent très limitante.
Nous avons peur d’échouer, du lendemain, de tout ce qui pourrait nous arriver de fâcheux, à nous ou à nos proches, d’arriver en retard, d’avoir un accident de la circulation, de ce que va nous dire le médecin, de parler en public, etc.
Ce qui est bête, c’est que la peur n’évite pas le danger. En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’on a peur, qu’on ne va pas, à un moment donné, se prendre une tuile sur la tête. J’irais même plus loin en disant que la peur attire les problèmes. Selon la loi de l’attraction, plus on pense à des choses négatives qui pourraient nous arriver, plus on focalise sur les ressentis qu’on aurait au cas où ces choses arrivaient, plus on attire ces choses dans notre vie.
Là aussi, les peurs sont des émotions qui nous font du mal. Plutôt que d’essayer d’éviter le danger, évitons les peurs. Je sais, ce n’est pas si simple. Car les peurs sont souvent irréfléchies, voire inconscientes. Elles découlent de nos croyances. On croit par exemple qu’on va rater son examen parce qu’on croit qu’on n’est pas à la hauteur. Donc, avant l’examen, on s’angoisse, on est mal, on a des problèmes de digestion, etc.
Dans la vie, faut pas s’en faire
Une chanson dit “Dans la vie, faut pas s’en faire.” Ça signifie que non seulement, il ne faut pas se faire du souci pour un oui, pour un nom, mais aussi que se faire du souci est inutile voire nuisible. Ce bon sens populaire traduit exactement ce que je pense.
Alors, me direz-vous, comment faire en sorte de ne pas avoir peur ? Je dirais qu’il est souhaitable de multiplier les expériences avec une pensée positive. Foncer, agir, prendre des risques calculés. Considérer ce que les gens appellent un échec, comme une expérience constructive, un apprentissage pour mieux faire la fois suivante.
En fin de compte, la sérénité pour moi, ce n’est pas la passivité au ras des pâquerettes, comme celle dont parle Anatole France quand il dit : “C’est pour la plupart des hommes un exemple décourageant que la sérénité d’un cochon.”
La sérénité au quotidien, ce n’est pas non plus la tranquillité ostensible et indifférente du j’menfoutiste.
La sérénité, c’est une sorte de sagesse faite d’expériences et d’enrichissement spirituel, débarrassée des gros doutes, basée sur des valeurs et les choses importantes de la vie, comme la décrit Daniel Desbiens :”Heureux celui qui ne s’attache qu’à l’essentiel; sa vie se déroule dans la sérénité.”
La sérénité au quotidien, c’est peut-être ça le vrai bonheur.
Qu’en pensez-vous ?
Etes-vous serein au quotidien ?
Si oui, quel est votre secret ?
Merci de laisser vos commentaires.
Bonjour Jean,
J’admire au plus haut point toutes les personnes qui réussissent à être sereines devant n’importe quelle difficulté et, d’après ma compréhension, tu fais partie de ces personnes, du moins, la majeure partie du temps.
Eh bien, mon cher Jean, je t’admire!
Moi, j’ai un long chemin à parcourir pour y arriver. Ça fait partie de mes qualités à acquérir d’après mon karma et c’est une tâche évaluée de difficile à très difficile pour moi. Ça me demande de la vigilance dans mes actions et surtout mes réactions à ce qui arrive dans ma vie.
Je devrais m’en remettre plus souvent à la Prière de la Sérénité, puisqu’il est question de sérénité ici.
Mon Dieu. Donnez-moi la sérénité, d’accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d’en connaître la différence.
Amicalement,
Sco! 🙂
P.S. Je ne fais partie d’aucun mouvement ou association et je n’ai aucune dépendance à part une dépendance au stress (qui est presque un fidèle ami!).